Comprendre la résilience des territoires pour faire face aux défis des collectivités

Qu’est-ce que la résilience d’un territoire ?

La résilience d’un territoire pourrait être définie comme sa capacité à rester en mouvement, à anticiper les perturbations, les aléas, à les atténuer ou à les absorber.

C’est son aptitude à pouvoir revenir à un état d’équilibre après une crise en préservant ses fonctionnalités.

La résilience c’est aussi des capacités d’apprentissage collectif et individuel, d’agir en conciliant des échelles de temps très différentes, une aptitude à la gouvernance et cela implique dynamisme, créativité, démocratie et ouverture.

La résilience n’est pas un retour à un état initial, à un retour en arrière. Le monde que nous avons connu est en train de disparaître. C’est la recherche d’un équilibre dynamique et face aux enjeux assez anxiogènes que nous vivons, c’est avant tout une formidable opportunité de se renouveler !

Si la résilience est un terme polysémique dont on se sert un peu à toutes les sauces, pour avoir du sens, il doit se décliner de manière opérationnelle.

Qu'est -ce que cela veut dire au niveau des territoires ?

Cela veut dire que l’on est capable de maintenir un niveau de fonctionnement grâce aux capacités et à la souplesse du système permettant sa persistance.

Or les territoires sont très vulnérables dans un contexte de crises systémique et d’incertitudes qui ne vont que s’amplifier.

Rendre son territoire résilient, c’est lui permettre de piloter son adaptation au changement climatique et aux changements environnementaux,, de rebondir et de trouver de nouvelles voies de développement pour le bien-être de tous.

Au sommaire de cet article

• Les grands principes de la résilience des territoires

• Renforcer la résilience des territoires

• Les défis de la résilience des territoires

Les grands principes de la résilience des territoires

Les grands principes de la résilience des territoires c’est un peu le mode d’emploi de la résilience.

• Cartographier les risques et les vulnérabilités de son territoire.

• Analyser son territoire dans toutes ses dimensions de manière systémique et transversale : dimension économique, sociale et environnementale. dépasser l’approche sectorielle.

• S’allier des forces et ressources locales : infrastructures, acteurs existants.

• Résilience ne veut pas dire autonomie mais plutôt alliances notamment entre les territoires urbains et ruraux, entre tous les acteurs du territoire et les habitant·es.

• Chaque élément du système territorial doit pouvoir être multi fonctionnel.

• La politique territoriale ne doit pas se résumer à une gestion de crise mais doit s’inscrire sur le long terme.

• La résilience est non seulement l’affaire de tous mais doit intégrer tout le monde. Cela veut dire passer d’une vision pessimiste à un récit commun.

Clairement la résilience des territoires nous amène à fonctionner très différemment de ce que l’on a fait jusqu’à présent. C’est un véritable challenge !

Renforcer la résilience des territoires

Par quoi on commence ?

1 - La première étape dans notre contexte déjà tendu va être de s’interroger et de réfléchir. Donc un temps d'investigation, de recherche et de concertation qui va demander un certain temps. S’il faut agir vite, le coût des “mauvais” investissements ou des “mauvaises” décisions pèsera très lourd dans un futur qui aura à gérer pas mal de crises. La formation peut-être un excellent point de départ dans ce processus car elle va synthétiser les connaissances, les outils, les ressources, donnera des indicateurs de résilience. Elle donnera de la méthode et offrira un temps de recul et de réflexion.

2 - Les défis que nous avons à relever ne se résument pas au réchauffement climatique. L’une des conséquences de tous les bouleversements en cours vont être les tensions sociales avec les montées des inégalités face à la précarité. Il faut donc intégrer très vite que nous devons changer nos fonctionnements. Développer la solidarité, la collaboration, la mutualisation, l’intelligence collective. Communiquer pour embarquer tout le monde. Mieux vaut avoir l’adhésion que le rejet et les ressources se trouvent aussi parmi les citoyens, les entreprises, les associations. C’est un changement profond que nous devons opérer ! Il faut donc en être conscient, on ne traitera pas ces défis comme de simples problèmes.

3 - Si on est déjà plus tout seul, on peut alors commencer le travail de cartographie et d’analyse de son territoire. Quelles sont mes vulnérabilités, les points particulièrement faibles et les forts, quels sont les acteurs, les alliés, les ressources ? Quelle est la typologie de mon territoire et quelles sont les priorités d’action et quel financement je peux mobiliser. Si on a les bons outils pour faire ce travail de fourmi et si on collabore on peut se surprendre à trouver des pépites !

4 - Ensuite vient le temps de la concertation, de l'arbitrage, de la construction et de la planification des actions. Il n’y a pas de recette miracle. il y a des choses qu’il faudra cesser de faire, il y aura des choix pas facile à faire. D’où l’importance de la cohésion et de la communication. Il faudra planifier mais aussi piloter et évaluer pour réajuster. Et puis il faudra, si l’on veut faire la place belle aux idées neuves, à accueillir des voies que l’on avait pas envisagées et sortir de sa “zone de confort”.

Les défis de la résilience des territoires

Pour résumer synthétiquement les défis de la résilience des territoires, c’est revisiter et travailler sur ces grands axes :

• Mise en récit : créer de nouveaux récits, de nouveaux imaginaires pour que toutes les parties de la société puissent se projeter

• Gouvernance : intégrer les parties prenantes (citoyen, association, élu, technicien, entreprises…)

• Modèles économiques : définir de nouvelles règles comptables concernant les différents flux financiers pour rendre visible et intégrer la résilience dans les achats, les bilans et les dettes

• Écosystèmes et ressources naturelles : identifier des communs pour une gestion sobre des ressources naturelles, préserver et renforcer, la résilience des écosystèmes.

• Planification et aménagement urbain : accroître la sobriété foncière, urbanisme qui réduit les gaz à effet de serre (GES), logements qui s’adaptent au changement climatique.

• Alimentation et agriculture : passer à une agriculture qui préserve la richesse des sols, la biodiversité et offre une alimentation de meilleure qualité

• Energie et réseaux : développer la sobriété énergétique et les ENR (énergies renouvelables)

• Mobilité et logistique : réduire les besoins de déplacements “vitaux” au minimum et réduire le coût énergétique du système de transport.

Conclusion

Devant l’imminence et l'importance des enjeux auxquels nous faisons face, avons-nous encore d'autres choix que de travailler à la résilience de nos territoires ?

Si nous ne faisons rien, la facture sera lourde : coûts financiers, économiques, écologiques mais surtout humains.

Si nous faisons les mauvais choix, il sera également très compliqué de réinvestir et de changer de trajectoire.

Les transitions que nous devons mener ne seront pas sans impact sur nos modes de vie et de fonctionnement, ajouter aux crises auxquelles nous devrons faire face nous avons grandement besoin de stratégie, de réflexion et de planification.

Les défis sont énormes mais sont aussi une opportunité. Opportunité de nouvelles voies de développement durable et soutenable pour les communautés locales, opportunités de construire une société plus respectueuse de l'environnement et de l’humain.

Malgré l’urgence de la situation, nous avons encore le choix car il y a des solutions possibles.

Cela va demander remise en question, engagement, persévérance et un élargissement de notre vision.

Nous pensons que la formation peut-être réellement la première étape de ce processus, une base solide pour lancer une démarche, les fondations d’une réflexion et d’une planification.

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